Une pilule pour traiter les troubles de désir chez la femme?

Le trouble du désir sexuel hypo-actif (en anglais: Hypoactive Sexual Desire Disorder, HSDD) est parmi les troubles les plus prévalents au niveaux des dysfonctionnements sexuels féminins. En France, le trouble de désir sexuel affecte les femmes adultes de tous âges, avant et après la ménopause, et ce trouble peut avoir des effets significatifs sur les rapports sexuels et l’équilibre émotionnel des femmes. Souvent les femmes atteintes de ce trouble ressentent une déficience ou l’absence de fantasmes sexuels et de désir d’activité sexuelle, provoquant parfois une profonde détresse ou des difficultés interpersonnelles. Les causes de ce trouble ne sont pas encore bien comprises, mais les dernières recherches semblent pointer vers un déséquilibre entre les facteurs contrôlant l’inhibition et l’excitation du désir sexuel au niveau du cerveau.

Les laboratoires pharmaceutiques cherchent depuis un certain temps des solutions médicamenteuses et hier l’agence américaine des médicaments (FDA) a donné son accord pour la mise sur le marché du Flibanserin, sous le nom commercial Addyi. Ce médicament a été élaboré par le groupe Sprout Pharmaceuticals et est destiné aux femmes non ménopausées souffrant d’un manque de désir sexuel. On pourrait dire qu’il s’agit d’une sorte de « Viagra » pour femmes.

Cette approbation par la FDA n’est pas sans conditions: les experts ayant voté par dix-huit voix contre six pour autoriser la vente du Flibanserin, ont imposé la condition que Sprout Pharmaceuticals mette en place des procédures pour s’assurer que les utilisatrices sont pleinement conscientes de ses risques importants, dont la somnolence, les évanouissements et les chutes de tension artérielle.

L’Addyi, qui avait d’abord été testé comme antidépresseur, s’est avérée inefficace sur la dépression. En revanche, il y avait comme effet secondaire une hausse de la libido et du désir sexuel. Mais les effets secondaires restent importants et de nombreux médecins et praticiens dénoncent une médication inappropriée. Aux Etats-Unis une campagne est menée par la psychologue et thérapeute Leonore Tiefer, de l’université de New York, accusant les laboratoires pharmaceutiques de trop « médicaliser le sexe » pour en tirer des bénéfices importants.

Pour l’instant, sur le marché français ou ailleurs en Europe il n’existe pas de pilule pour traiter les troubles de désir chez la femme. En attendant de pouvoir proposer un médicament efficace et sans effets secondaires, il convient de se tourner vers les thérapies de couple et les sexothérapies individuelles pour relancer d’une façon efficace le désir féminin. Autre qu’un travail en sexothérapie pour relancer la libido, j’ai aussi trouvé que l’hypnose thérapeutique (Ericksonienne) peut avoir un effet très positif ayant largement fait ses preuves dans le domaine de la sexualité. Et cela sans effets secondaires !

 

Article et Vidéo – France 24

Texte approbation FDA (anglais)