Usure du couple

Ça y est, on y est arrivé. On a trouvé l’Elue et on a franchi le pas : on est en couple. Mais ce n’est que le début de l’histoire et celle-ci se construit déjà sur une illusion, son mythe fondateur. Ensuite, il va falloir réussir à la faire durer, cette histoire, écrire l’un après l’autre ses différents chapitres. Un couple qui dure, c’est un couple qui change, qui mûrit, comme les deux personnes qui le constituent.

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La solitude est le lot de chaque être humain, depuis l’instant où il naît jusqu’au moment où il meurt. Mais chacun peut choisir s’il veut aussi vivre isolément ou en compagnie des autres. Dans ce second cas, la vie en couple est une des possibilités offertes.

Il y a donc trois composantes dans le couple : les deux personnes qui se sont élues l’une l’autre et le lien entre elles. En conséquence, presque l’intégralité de ce que vit le couple est imputable aux deux partenaires.

En règle générale, un couple se construit en 4 étapes :

  1. La lune de miel. On commence la vie à deux par le plus facile. Tout est évident, on n’a pas besoin de se parler pour communiquer. C’est la relation fusionnelle dans laquelle amour et désir sexuel se confondent.
  2. Le retour des vacances. Petit à petit, la réalité que l’on avait écartée, le reste du monde qui était exclu reprennent leur importance dans la vie des deux partenaires. Bébé, chômage, soucis bancaires se rappellent au souvenir des deux amoureux et s’intercalent entre eux, les forçant à s’écarter l’un de l’autre.
  3. La fin du début. Moment clé dans l’évolution du couple. C’est l’étape durant laquelle s’installe une incompréhension face à la coexistence de la disparition du désir et de la persistance de l’amour. En fait, on pourrait presque dire que c’est le début du véritable amour car il devient conscient. Les partenaires tentent alors souvent de revenir à la fusion des débuts, mais en vain. Vient alors enfin le questionnement sur le lien tissé entre eux. Pourquoi lui ? Pourquoi elle ? Quel est le mythe choisi et porté par leur couple ? Avec l’aide d’un sexothérapeute ils vont prendre conscience de ce qui jusqu’alors les guidait inconsciemment. Les projections, les malentendus aussi vont être identifiés.
  4. Le début de la suite. Ce qui a motivé la construction du couple, les aspirations, désirs et attentes sont désormais connus. Les partenaires sont conscients désormais de la dimension utopique de l’amour qui les lie. Et c’est consciemment aussi qu’ils décident de poursuivre ensemble leur route. C’est la victoire sur l’usure par la compréhension qu’une relation qui vit ne peut être figée, même lorsqu’elle est parfaite, car la vie est mouvement perpétuel. Le désir sexuel des partenaires est fluctuant et là, comme ailleurs, il faut agir si l’on ne veut pas subir.

Peu d’envie, pas d’orgasme

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Faire l’amour sans en avoir vraiment envie et rarement connaître l’orgasme, c’est la plaie de l’usure du couple. Le désir sexuel, fluctuant, disparaît parfois. Consulter un sexothérapeute et travailler sur ce problème peut aider à en sortir. Le contraire, « peu d’envie, pas d’orgasme » révèle fondamentalement autre chose : c’est l’absence d’orgasme, et non une usure du couple, qui le plus souvent cause l’affaiblissement du désir sexuel.

Le désir sexuel est principalement motivé par l’espoir d’atteindre la sensation orgasmique. Quand il n’y a jamais de sensation orgasmique en conclusion du rapport sexuel, petit à petit l’individu va ne plus y trouver le moindre intérêt.

La sensation orgasmique n’est pas la même chez l’homme et chez la femme. Même les zones du cerveau sollicitées sont différentes. Instinctive chez l’homme, elle est intuitive chez la femme et donc profondément liée à l’environnement de l’acte sexuel. Ce qui la rend aléatoire jusqu’au terme de la relation sexuelle.

Si un couple vient consulter un sexothérapeute parce qu’il n’y a jamais d’orgasme lors des rapports sexuels, quelques interrogations sont fondamentales : qui en souffre, les deux partenaires ou un seul ? N’y a-t-il jamais eu d’orgasme durant leurs relations sexuelles ou est-ce un phénomène apparu plus tard ? Les deux partenaires n’arrivent-ils jamais à jouir ou jamais à jouir ensemble ?

Si l’on se trouve dans cette dernière hypothèse, il n’y a en fait aucun problème. C’est une légende absurde qui prétend que deux partenaires qui s’aiment doivent avoir un orgasme concomitamment ou que l’orgasme concomitant est supérieur à l’orgasme décalé.

En sexothérapie de couple, nous ferons le point sur les attentes de chacun pour remettre le couple sur la route vers le plaisir partagé.


Piment et force de l’habitude

Trop de confort tue le confort. Quand on fait tout le temps la même chose de la même manière au même moment, même si au début on trouvait cela très plaisant, on finit par ne même plus en avoir envie.

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C’est le même principe qu’en matière de comportement addictifs. La répétition constante des mêmes mots, la reproduction des mêmes gestes, la mécanisation de l’acte finit par vider de la substance. Il n’y a plus de place pour le plaisir quand il n’y a plus de surprise. Quand tout est prévu, prévisible, se réalise exactement comme à chaque fois, la lassitude s’installe, on se détache de ce qu’on fait. Et du coup, l’objectif poursuivi est oublié, perdu de vu. Et donc non atteint. Or, ce qui est le but de l’acte sexuel, c’est l’orgasme. Pas la seule pratique de l’acte sexuel. Il faut donc absolument éviter tout enfermement, toute routine de la sexualité. Chercher, explorer, essayer, communiquer. S’informer auprès d’un sexothérapeute, lui demander conseil, où chercher, des pistes… Et ne pas oublier que vouloir toujours de la nouveauté revient aussi à une forme de routine !