Pour avoir du désir, c’est une histoire d’hormones, évidemment. Mais pas seulement. S’il faut bien une réaction chimique, il faut aussi tout un ensemble de stimuli externes, adressés par le partenaire et par l’environnement, et internes. La libido, c’est, d’après le Docteur Dintrans, « un état bio-psychologique d’excitation lié au surgissement d’une représentation d’une jouissance à venir ».
Comme il y a bien une part purement biologique dans la libido, des modifications hormonales ont parfois des conséquences sur elle, l’exacerbant (4ème mois de grossesse) ou la faisant au contraire chuter. Et comme la testostérone joue un rôle très important dans le désir et que les hommes en ont 10 fois plus que les femmes, ce n’est pas la peine de faire des reproches à l’autre sexe (« que des glaçons », « tous des obsédés », c’est juste la nature. On n’y peut rien.
Ou plutôt, pas grand-chose sur le plan biologique. Mais beaucoup sur le plan psychologique. Car, heureusement, le cérébral est aussi très important dans la réalité du désir. Avec de l’imagination, de la communication, une bonne complicité, les couples peuvent faire naître et entretenir leur libido. Les deux grands obstacles au désir ? La fatigue et l’absence de communication.
Donc, si bien entendu il faut souvent en préalable faire établir un bilan hormonal afin de n’écarter aucune piste, la prise d’hormones seule n’est pas une panacée qui suffit à faire renaître le désir. En fait, il a même été constaté que la prise d’hormones n’a de résultats qu’auprès des personnes à bonne libido dont le désir a chuté pour une raison purement médicale (maladie, opération). La cure hormonale n’est alors qu’un traitement transitoire.
Pour le moment, les différents essais réalisés à partir d’associations d’anxiolytiques, de sérotonine ou de testostérone ont eu semble-t-il assez peu de résultats probants. Actuellement, la piste chimique suivie est celle d’une association entre les molécules d’ipDe5 et de testostérone (lubrification et libido).
Dans l’attente de l’arrivée éventuelle d’un médicament boosteur de libido, il nous est toujours possible (et même recommandé !) de nous concentrer sur la dimension psychologique du désir. Ça, on sait que ça marche !