Archaïsme de la moralité américaine des fifty’s, résistante aussi bien aux découvertes scientifiques qu’aux révolutions des mœurs, l’idée que la sexualité des hommes est différente de celle des femmes continue à être véhiculée encore aujourd’hui. Les hommes consomment plus de vidéos pornographiques, les hommes collectionnent les partenaires, les hommes n’ont pas de difficultés avec les relations sexuellement libres, les hommes se masturbent énormément. Il paraît.
Or, à l’occasion d’études plus poussées où l’on a notamment utilisé le subterfuge de faire croire aux personnes interrogées qu’un détecteur de mensonge contrôlerait la véracité de leurs dires, il apparaît que ces soi-disant différences n’existent plus ou bien même soient inversées (entretien accordé par Elle Laan, psychologue et sexologue, membre de la Faculté Catholique de médecine de la ville de Leiden aux Pays-Bas).
Chez le sujet humain mâle comme chez le sujet humain femelle, l’excitation sexuelle se provoque par un afflux sanguin gonflant les tissus du clitoris ou de la verge. Egalement, hommes et femmes ont la même réaction physiologique dans le cas de violences sexuelles. Certains hommes peuvent avoir une érection, certaines femmes vont lubrifier. Pour chacun, c’est une simple réponse génitale et non sexuelle, de l’ordre du réflexe.
En fait, c’est parce que les hommes parlent plus que les femmes du nombre de partenaires qu’ils ont eu que l’on s’imagine qu’ils en ont plus. Tout comme c’est parce que les femmes parlent plus de leurs émotions qu’on pense qu’elles sont plus sensibles. Alors qu’il ne s’agit-là que d’une attitude sociologique. Mais aujourd’hui, puisque la force n’est plus un critère de domination et que la certitude en matière de paternité est possible, ne serait-il pas possible d’abolir ces clichés qui ont perdu leur utilité sociétale ?