La spontanéité du désir

La spontanéité du désir est un poncif illusoire à grand succès.

Or justement, le désir est une délicatesse fragile qui s’imagine, se planifie, s’organise et se déguste très longtemps à l’avance. Comme un Noël : chaque matin, le calendrier de l’Avent offre une nouvelle petite surprise à laquelle on pense dès la veille au soir, on réfléchit aux cadeaux que l’on va faire, on décore la maison, on concocte le menu du réveillon, on fait les boutiques, on suppute ce qui va nous être offert… seulement, on dîne. Et plus on aura vécu intensément ce mois de préliminaires, plus on aura hâte d’arriver au jour J. Pourtant, au début du mois, on commençait à peine à y penser…

Alors pour quelle raison est-il si communément cru, en toute bonne foi, que l’envie sexuelle doive surgir naturellement ? Et bien en premier lieu parce que, même en ce début de 3ème millénaire, il est encore socialement mal vécu qu’une femme provoque et satisfasse sa sexualité. Et ensuite parce que, quoi qu’on en dise, c’est une excuse quasi-imparable pour se soustraire au désir importun d’un partenaire qui n’a plus l’attrait de la nouveauté…