On peut faire l’amour sans en avoir envie.
Cette réalité, vécue par beaucoup de femmes qui se « débarrassent » ainsi d’une corvée qui fait tellement plaisir à leur partenaire, choque ces mêmes personnes lorsque je la rappelle dans le cadre d’une thérapie de couple.
« Hein ! Vous, un thérapeute, vous me dites de me forcer ! Vous exigez que je donne mon corps alors même que je n’en ai pas envie ! Je dois être à la disposition des besoins sexuels de l’autre ! Comme une esclave !»
Evidemment non. Je dis seulement que le désir n’est pas une génération spontanée. Quel que soit l’objet du désir en question. Ainsi, lorsqu’il fait froid ou qu’il pleut, je ne vais pas forcément trépigner d’impatience à l’idée de ma séance de natation ou de footing. Néanmoins, je me force et, une fois que j’ai commencé, je ressens immédiatement les bienfaits de ces activités. Et je me félicite d’avoir persévéré.
Pour la sexualité, c’est la même chose. Le désir va plus facilement apparaître si je me caresse ou si je suis caressé que si je reste dans mon coin. « Parce que ça doit venir naturellement. Non, « ça » ne vient pas naturellement, tout seul, comme par miracle. « Ça » vient quand on se sent détendu, en confiance et que les zones érogènes sont stimulées. Lorsque ces trois éléments sont réunis, le désir peut monter de manière optimale au travers de l’ouverture de soi.
Bien sûr, ceci n’a aucun rapport avec le droit absolu de disposer ou de refuser de disposer de son corps lorsque justement on ne veut pas. Parce que « je ne veux pas » ne signifie pas du tout la même chose que « je n’ai pas envie » et qu’il ne faut à aucun prix confondre ces deux situations.