Phase 1 : c’est bien, on a enfin l’occasion de passer du temps avec ChériChérie. On bois un nespresso, tellement plus chic que l’expresso du bureau, on ne se chamaille plus au sujet de qui prendra sa douche d’abord, on mange ensemble.
Phase 2 : il est bien, ChériChérie est un super collègue avec lequel on partage plein de points commun.
Phase 3 : ni bien, ni pas bien, j’ai maintenant un meuble de plus, le ChériChérie. Il est fonctionnel, discret et ne retient aucunement mon intérêt. Je ne le vois même plus.
Quand on attaque la phase 3, on peut parler de couple en phase terminale. Pour éviter cela, il faut veiller à entrelacer le temps-quantité de moments-qualité. On peut prendre le nespresso tellement chic l’un en face de l’autre avec les ordinateurs mais alors il y a fort à parier que ce moment sera silencieux, solitaire. Ce ne sera donc pas un moment de qualité. En revanche, on peut aussi décider de le boire au salon, sans téléphone ni tablette. Moment chic et de qualité !
Attention aussi à ne pas mélanger torchons et serviettes, stress professionnel et relation personnelle. La conf’call avec l’équipe a été une empoignade ? Avant d’aller retrouver ChériChérie, il est important de souffler, de laisser retomber la tension ou de casser un vase. Peu importe le dérivatif, tout est préférable à reporter sur la vie privée la négativité du travail.
Prendre soin de soi, de son apparence physique, se faire beau, ça aussi c’est fondamental. Evidemment, le jogging, avachi, délavé mais teeeeellement douillet est très attirant mais teeeeellement pas séduisant. On pense « représentation », comme on le fait pour les collègues de bureau. On ne s’habillerait jamais avec le jogging, avachi, délavé mais teeeeellement douillet pour rejoindre une réunion de bureau. Et bien, pareil quand le public est uniquement ChériChérie. D’ailleurs, même en l’absence de tout public, il s’agit d’estime de soi : être propre, bien coiffé, parfumé et le voir en croisant son reflet quand on passe devant la glace du vestibule, voilà qui remonte autrement mieux le moral que la vision d’une créature hirsute en jogging informe.
L’investissement le plus rentable du moment est celui dans un casque audio de qualité. On y a tout à gagner : on peut participer aux réunions ou écouter des cours sans gêner l’entourage, on peut s’isoler dans une bulle musicale, on n’écoute plus ChériChérie.
Le défi du moment quant à lui consiste à parler d’autre chose que du Corona Virus. Et pourtant, c’est essentiel : il est quasi-impossible d’être séduisant en parlant du Covid-19. Croyez-moi, je l’ai essayé !
Quand on est enfermé, avoir un semblant d’ordre est vital. Alors, le mieux est d’appliquer aux deux les habitudes du plus ordonné des deux. Effectivement, s’il est rare que l’ordre engendre de l’irritation chez quelqu’un de désordonné, en revanche l’irritation est rapide et systématique chez une personne ordonnée confrontée au désordre. Ainsi, pour s’assurer d’une ambiance calme entre partenaire, il est plus efficace de privilégier l’ordre au désordre. N’est-ce pas ChériChérie ?
Une fois au moins au quotidien, il importe de se séparer physiquement. Ne serait-ce que pour recréer un peu de manque, d’absence, indispensable à l’existence du désir. Alors, et ce très civiquement, il n’y en a qu’un seul qui sort pour les courses, on va faire ses pompes tout seul sur la terrasse, on s’enferme pour une heure de soins du corps dans la salle de bain. Et au moment de retrouver l’autre, on constate qu’il en a profité pour faire cuire un gâteau au chocolat. Torrents d’amour…
Attention à l’hygiène ! Il faut veiller tout particulièrement à ne pas laisser des traces de freinage dans les WC. Rien de plus fatal au sentiment amoureux. D’autant que nous sommes en pleine crise sanitaire, donc on vérifie et on laisse bien propre derrière soi.
Gérer les petites créatures, plus communément appelées enfants », est extrêmement difficile. En particulier lorsqu’il s’agit de les dessouder des écrans et en plus de leur faire cours. Il faut bien se rappeler que la scolarité a été inventée pour décharger les parents. Le couple doit éviter de faire ce travail en commun. Il est bien plus profitable, pour lui, de répartir les tâches : dans la matinée, c’est l’un qui s’y colle pendant que l’autre travaille tranquillement, dans l’après-midi, c’est le contraire. Et dans la soirée, un petit remontant.
Une autre nécessité est un espace de travail dédié. Il n’a pas besoin d’être grand (dans l’entrée, la cuisine, la salle de bain), pourvu si possible qu’il puisse être fermé par une porte. Dès que ce lieu est identifié, il faut le réserver et en interdire l’accès avec une porte fermée. Idéalement, il faut aussi ne pas le partager avec/en même temps que l’autre. En effet, malgré tous les efforts que l’on puisse imaginer, il y en a toujours l’un des deux qui est exaspérant dans sa manière de taper sur le clavier ou de faire ce petit chuic-chuic en frottant ses semelles quand il réfléchit. Et ce que l’on supporte, souvent avec difficulté, de la part d’un collègue au bureau, on ne le pardonne pas à ChériChérie. D’autant qu’à la fin d’une journée de travail, il faut de plus aller dans le même lit que ChériChérie, ce qui est bien moins fréquent avec le collègue de bureau.
Faire des surprises ! Au sein du couple, généralement, on connaît et on anticipe le comportement du partenaire. S’il ne pense jamais à sortir la poubelle verte le jeudi, en revanche il ramène tous les soirs du pain frais. Certes, il n’a toujours pas compris que la vaisselle sale se mettait DANS et non pas SUR le lave-vaisselle, mais il se rappelle toujours la proportion thé-lait que l’on aime. Et le couple trouve son rythme dans l’équilibre entre toutes ces habitudes. Mais en ce moment où rien n’arrive, où la plus grande surprise du jour consiste en la découverte du programme de la télévision, changer une habitude, surprendre l’autre va prendre de grandes proportions. Par exemple, rentrer du supermarché et trouver tous les lits de la maison faits alors que ChériChérie, de sa vie, n’avait jamais fait un lit, voilà qui donne un coup de boost énorme à la relation et incite à redemander l’autre en mariage.
Avoir un loisir à soi. Quand les choses plaisantes restant à faire sont aussi rares qu’en ce moment, il faut se donner soi-même une occupation. Alors, pendant que ChériChérie rattrape un retard de 7 ans dans les albums-photos, on entreprend de fabriquer un abri pour les oiseaux. Ainsi, on s’occupe plaisamment, on s’écarte de l’autre et on laisse à l’autre du champ. A la fin, chacun fait admirer à l’autre ce qu’il a fait et chacun s’applique à donner à l’autre l’impression d’être captivé.
Et si jamais votre couple a besoin d’un peu d’aide à distance, vous pouvez toujours contacter votre spécialiste de la thérapie de couple proche de Fontainebleau !