Traiter l’éjaculation précoce par une pilule?

Un tout premier médicament pour traiter l’éjaculation précoce a obtenu son autorisation de mise sur le marché au mois de mai 2013. Il s’agit de la dapoxétine, commercialisée en France par le laboratoire italien Menarini sous le nom commercial Priligy. Ce lancement a été accompagné d’une vidéo publicitaire avec un couple d’allumettes dont monsieur s’enflamme trop vite. Le laboratoire a également sponsorisé un site internet dédié à l’éjaculation précoce, avec quelques bonnes informations sur le sujet: www.garderlecontrole.fr

Mais attention, même si certains spécialistes considèrent qu’il s’agit d’un certain progrès, d’autres font des critiques importantes. La dapoxétine fait partie des antidépresseurs qui inhibent d’une façon sélective « la recapture de la sérotonine » (comme la Prozac). La revue médicale « Préscrire » note dans son article sur le sujet que « Dans l’éjaculation précoce, la balance bénéfices-risques de la dapoxétine est défavorable. La prise de dapoxétine par le partenaire masculin avant l’acte sexuel apporte peu de progrès notable. Dans les essais cliniques, environ 1 homme sur 3 et 1 femme sur 5 ont ressenti une amélioration ne serait-ce que légère, au-delà de l’effet placebo.Par contre la dapoxétine expose aux effets indésirables des IRS, dont des troubles digestifs et neuropsychiques, des syndromes sérotoninergiques (agitations, sudation, etc.) parfois graves, etc. S’y ajoutent des syncopes et des hypotensions orthostatiques. Certains effets indésirables sont mal cernés, notamment des troubles sexuels, des troubles de l’humeur, un risque de blessures accidentelles (auto- ou hétéro-agressivité) ».

D’un point de vue positif, il s’agit d’un progrès car beaucoup d’hommes souffrent d’éjaculation précoce (estimé à au moins un homme sur cinq). L’existence d’un nouveau médicament combiné avec une nouvelle attention au sujet dans les médias, permettra aux hommes de consulter plus facilement un médecin ou un sexothérapeute pour traiter ce trouble.

Pour ma part, j’estime qu’un travail sexothérapeutique individuel ou en couple donne souvent de très bons résultats et permettra de développer en plus une sexualité plus épanouie pour les deux conjoints.